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La baisse des taux d'intérêt, c'est fini

Les emprunteurs doivent s'attendre à une lente remontée des taux de crédit immobilier

Les emprunteurs doivent s'attendre à une lente remontée des taux de crédit immobilier - Boyan Topaloff - AFP

La parenthèse enchantée sur les taux d'intérêt immobiliers est terminée. Pour la première fois en plus d'un an, les banques remontent leurs barèmes. Une hausse qui ne devrait cependant pas pénaliser les emprunteurs.

Après plus d'un an de baisse continue, les taux des crédits immobiliers repartent pour la première fois à la hausse en ce mois de novembre. C'est ce qu'a annoncé le courtier Cafpi dans un communiqué publié ce mercredi. Depuis quelques jours, toutes les banques remontent leurs barèmes et ce sur toutes les durées d'emprunt. Les hausses restent certes modérées, autour de 0,10-0,15%, mais elles actent la fin de la dégringolade historique qui sévissait mois après mois depuis le printemps 2015.

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Les professionnels s'attendaient à une remontée plus tardive, mais c'était sans compter sur l'effet Donald Trump sur les taux des emprunts d'États, qui sert de référence aux banques pour définir leur taux d'intérêt à taux fixe d'une durée de 15 ans. L'OAT des États-Unis, qui s’établissait à 0,34% en début de mois a déjà augmenté de 0,49%, pour atteindre 0,83% au lendemain des élections américaines.

"Première conséquence du programme de son nouveau président, les craintes d’une poussée inflationniste outre-Atlantique ont fait grimper le taux d’emprunt à 10 ans, entraînant dans son sillage les marchés obligataires européens", explique Philippe Taboret, Directeur Général Adjoint de Cafpi.

Une remontée des taux progressive et limitée

Voilà comment les banques justifient la hausse, ajoute le courtier, qui estime que les taux continueront doucement à remonter d'ici la fin de l'année. De maximum 0,5 point. Autre argument avancé par le secteur bancaire pour relever leurs taux: le renforcement de la réglementation, qui viendra rogner les plantureuses marges réalisées sur l'assurance emprunteur, estimées à 50% selon l’Inspection générale des finances.

Cette inversion de tendance sera donc progressive et limitée, ce qui ne devrait pas trop pénaliser les emprunteurs. D'autant que le courtier Cafpi table sur une stabilisation l'an prochain, en attendant une vraie reprise économique qui ferait elle nettement plus grimper les taux. D'après l'observatoire Crédit Logement/CSA, les taux des prêts accordés aux particuliers sont tombés à 1,33% en moyenne en octobre, après 1,41% en septembre. Des niveaux 4 fois moins élevés comparé au début des années 2000.

Marie Coeurderoy édité par J.M.

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