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La part des ménages ayant un crédit immobilier en cours atteint des niveaux records

Les ménages n'ont pas arrêté d'emprunter avec la crise

Les ménages n'ont pas arrêté d'emprunter avec la crise - AFP

Près d'un tiers des ménages remboursent actuellement un crédit immobilier. Un niveau record sur les 20 dernières années.

La crise du coronavirus a pu retarder certains projets immobiliers. Mais globalement, les ménages ont continué à acheter et… à s'endetter. Ainsi, 31,4% des ménages français détenaient au moins un crédit immobilier en 2020, selon les données de l'Observatoire des crédits aux ménages*, une enquête réalisée conjointement par la Fédération bancaire française (FBF) et l'Association française des sociétés financières (ASF).

Il s'agit d'un niveau record sur les 20 dernières années, pour lesquelles l'Observatoire dispose de données. Ce taux n'avait atteint ce même niveau qu'à deux reprises depuis 2001, à savoir en 2018 et en 2012. Néanmoins, si cette proportion de ménages avec un emprunt immobilier a tendance à légèrement augmenter depuis 20 ans, elle varie finalement assez peu (de 28,5% en 2003 à 31,4% en 2020). Le montant global des dettes immobilières est quoi qu'il en soit une source régulière d'inquiétude pour les autorités et cela avait poussé le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF), qui associe entre autres le ministère de l'Économie et la Banque de France, à demander aux banques fin 2019 de resserrer la vis sur les crédits immobiliers, avant d'assouplir légèrement ses recommandations fin 2020.

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Un niveau d'endettement qui a contrario n'inquiète pas les Français. "Les appréciations que les ménages portent sur leur situation budgétaire et financière ont rarement été aussi bonnes depuis le début des années 2000", soulignent les auteurs de l'étude. "Le sentiment des ménages sur le poids des charges de remboursement de leurs crédits (consommation ou immobilier, NDLR) s’est encore nettement amélioré et 88,7% de ceux qui détenaient des crédits à la fin de 2020 estimaient que le poids de ces charges était dans l’ensemble supportable: un pourcentage aussi élevé n’avait encore jamais été observé depuis la fin des années 80", ajoutent-ils.

La pierre est évidemment une affaire de long terme et il aurait été surprenant de constater un net abaissement du taux des ménages avec un prêt à l'habitat. Cela souligne cependant la résilience du marché et sa qualité de valeur refuge. Le contraste est saisissant avec les crédits à la consommation, qui eux ont nettement reculé pour se trouver à un plus bas historique (avec 24,9% des ménages interrogés concernés). Dit autrement, si les ménages ont serré la vis sur les crédits à la consommation, bien aidés par les restrictions sanitaires et les confinements, ils n'ont pas changé de braquet en matière de prêts à l'habitat.

Encore près d'un million de transactions dans l'ancien

D'ailleurs, malgré une récession sans précédent depuis la Deuxième Guerre mondiale (avec un PIB en repli de 8,3% en 2020) et deux confinements, les ventes dans l'ancien sont restées à un niveau extrêmement élevé. "Le marché de l’immobilier ancien devrait clôturer l’année 2020 proche du million de transactions", estiment ainsi les notaires dans leur note de conjoncture de janvier. Soit à peine moins que le record historique de 2019, où ils avaient enregistré 1,065 million de ventes.

Une autre donnée de l'Observatoire des crédits aux ménages vient confirmer l'appétence des ménages pour la pierre, en particulier chez les jeunes. La part des ménages accédant à la propriété de leur résidence principale, c'est-à-dire encore en train de rembourser le crédit de leur premier bien immobilier, a encore augmenté en 2020 pour atteindre 24,2%, "son plus haut niveau depuis 20 ans", constate l'Observatoire.

En revanche, l'attentisme semble gagner du terrain pour cette année. La part des ménages qui prévoyaient en novembre dernier de souscrire à un nouveau crédit immobilier au cours du premier semestre 2021 s'est repliée. Ces intentions de souscription tombent à 4,4%, en dessous de leur moyenne de long terme des 20 dernières années qui est de 4,9%. Un mouvement qui avait aussi été observé après la crise des subprimes, même si le lien entre ces intentions et les transactions finalement réalisées est loin d'être évident si on se réfère aux années passées.

*L'enquête a été réalisée par voie postale en novembre 2020 auprès d'un échantillon représentatif de 13.000 ménages (dont 9.842 ont répondu dans les délais).

Jean Louis Dell'Oro