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La perspective d'une hausse des taux menace les emprunteurs

Les taux ont probablement touché leur plancher

Les taux ont probablement touché leur plancher - dr

La baisse des taux immobiliers se poursuit mais semble toucher à sa fin. Selon Empruntis.com, la hausse qui devrait s’amorcer courant 2011 aura des répercussions non négligeables sur la solvabilité des emprunteurs.

Annoncée depuis plusieurs mois, la stabilisation des taux d’emprunt tarde à se matérialiser. Selon les chiffres présentés jeudi par le courtier en crédits immobiliers Empruntis.com, les taux des prêts à 15 et 20 ans ont encore perdu 50 points de base depuis le début du mois. A 3,50 et 3,65 % en moyenne, ils sont désormais « très proches des records historiques d’octobre 2005, qui s’établissaient à 3,40 et 3,60 % respectivement », constate Empruntis.

Bonne nouvelle pour les emprunteurs : la société calcule que depuis octobre 2008, au début du mouvement de repli des taux, le coût total du crédit a diminué de 35 %. Un ménage qui aurait souscrit un emprunt de 200 000 euros sur 20 ans à 5,40 % en octobre 2008, et qui le renégocierait aujourd’hui à 3,45 %, réaliserait un gain de 53 662 euros sur le coût total de son crédit, et de trois ans sur la durée totale de remboursement.

Tranquille jusqu’à la fin de l’année

Mais la situation ne devrait pas durer. « On est tranquille jusqu’à la fin de l’année 2010, indique Mael Bernier, porte-parole d’Empruntis, mais à terme, on sait très bien que la situation ne durera pas. Les taux ne peuvent pas se maintenir à des niveaux aussi bas sur une longue période ».

Le courtier juge « probable » une progression de 100 points de base des taux « à un horizon dix à douze mois ». La perspective est peu engageante : pour 100 dossiers de crédit acceptés au premier trimestre 2010, seuls 76 seraient alors jugés finançables, pour un niveau équivalent de prix. « 24 % des emprunteurs seraient de fait désolvabilisés et exclus du financement en raison d’un taux d’endettement trop élevé », explique Mael Bernier. Le bilan serait évidemment plus lourd si cette hausse de taux s’accompagnait d’une progression des prix – un scénario jugé « le plus probable » par le courtier. Ainsi, dans le cas où les taux augmenteraient de 100 points de base et les prix de 5 %, 32 % des emprunteurs seraient désolvabilisés ».

« On l’a beaucoup dit, mais plus que jamais, le moment est venu pour ceux qui souhaitent acheter de franchir le pas. Les conditions de marché actuelles sont exceptionnelles, elles ne le resteront pas longtemps », avertit la porte-parole.

Emmanuel Salbayre