BFM Immo
Crédit

La solvabilité des emprunteurs immobiliers mise à mal par la crise

-

- - Prdirect

La solvabilité des emprunteurs immobiliers s’est à nouveau dégradée en novembre, selon l’Observatoire Crédit Logement/CSA. En cause, un recours accru à l’endettement et les contrecoups de la crise économique, qui empêchent les ménages de profiter pleinement de la baisse des taux d’emprunt.

En novembre, les taux des prêts du secteur concurrentiel* sont tombés à 3,77 % en moyenne, contre 3,80 % en octobre. « Depuis novembre 2008, les taux ont donc reculé de 138 points de base pour revenir à leur niveau du printemps 2006 », constate le Crédit Logement dans la dernière édition de son Observatoire du financement des marchés résidentiels, publiée mercredi. Les conditions de crédit sont qualifiées d’« excellentes », avec un coût relatif des opérations réalisées à nouveau orienté à la baisse : fin novembre, le prix d’une opération immobilière représentait en moyenne 3,63 années de revenus des ménages emprunteurs, contre 3,70 années en octobre.

Contrecoups de la crise Pour autant, l’indicateur de solvabilité de la demande poursuit sa lente dégradation, ramené à 99,1 au mois de novembre, contre 100,8 en octobre et 102 au troisième trimestre. « Cette évolution intervient dans le cadre d’un recours accru à l’endettement », explique le Crédit Logement. En moyenne, la dette des ménages emprunteurs a progressé de 2,9 % depuis début 2009, alors qu’elle avait reculé de 3,3 % en 2008. Une évolution en miroir de celle de l’apport personnel, en baisse de 2,9 % sur les onze premiers mois de l’année, « dans un contexte de blocage persistant du marché de la revente ». Le phénomène de « transformation des clientèles » joue également, les mesures d’aide à la primo-accession mises en place par le gouvernement (doublement du prêt à taux zéro dans le neuf, notamment) soutenant la demande des ménages les plus modestes.

Et s’il continue de bénéficier de l’amélioration des conditions de crédit, l’indicateur de solvabilité « répercute maintenant les contrecoups de la crise économique sur le pouvoir d’achat des ménages et la remontée du coût des opérations réalisées ».

En conclusion, l’observatoire répète que « si les marchés de l’immobilier ne réussissent pas à sortir plus rapidement de leur récession, ce n’est donc pas en raison de défaillances du côté de l’offre de crédits, mais du fait de la paralysie partielle d’une demande inquiète face à la remontée du chômage ».

*hors assurance et coût des sûretés

Emmanuel Salbayre