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Le marché du crédit immobilier en chute libre

La production pourrait tomber à 110Mds€ cette année

La production pourrait tomber à 110Mds€ cette année - © eyewave - Fotolia.com

La production de crédit s’est contractée d’un tiers au premier semestre. 2012 s’annonce d’ores et déjà comme un plus mauvais cru que 2009.

La situation ne s’améliore pas sur le marché du crédit immobilier. Selon la dernière édition de l’Observatoire du financement des marchés résidentiels, publiée cette semaine, la production des banques - soit le volume total des prêts accordés dans le pays – a chuté de 33,1 % au premier semestre, par rapport aux six premiers mois de l’année dernière.

La contraction, proche des 40 % au seul deuxième trimestre, devrait atteindre 25 à 30 % sur l’ensemble de l’année. Pour 2012, Michel Mouillart, professeur à l’Université de Paris-Ouest et auteur de l’étude, table en effet sur une production de « 120 milliards d’euros au mieux, 110 milliards d’euros, plus probablement », contre 160 milliards d’euros en 2011. « Et encore, il s’agit des offres acceptées, pas de celles qui seront effectivement menées à terme. Si on raisonne en offre réalisée, celle qui est finalement celle qui compte, la production de crédit immobilier pourrait tomber à 100 milliards d’euros, indique l’économiste. Si ce n’est pas cette année, ce sera en 2013 ».

La baisse des taux n’est pas suffisante

Il est intéressant de noter que cette contraction a lieu alors même que les taux d’intérêt immobiliers, en baisse quasi-ininterrompue depuis le début de l’année, sont actuellement très favorables, et devraient se stabiliser dans les prochaines semaines. A cela plusieurs explications : non seulement cette baisse s’accompagne d’une contraction de la durée des prêts, mais les banques, même si elles ont la « volonté de soutenir un marché défaillant », durcissent leurs conditions d’octroi. « La réforme bancaire Bâle 3 a notamment pour conséquence que les banques prêtent moins, moins longtemps, et à des niveaux d’apport personnel plus importants que par le passé », explique Michel Mouillart.

La situation est particulièrement difficile pour les emprunteurs modestes (gagnant l’équivalant de 2 à 3 SMIC) et jeunes, populations par ailleurs touchées par « la reconfiguration du PTZ+, maintenu mais revu à la baisse, ce qui qui rend plus difficiles les projets d’accession de ce type de population », poursuit l’économiste.

Emmanuel Salbayre