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Crédit

Le marché du crédit immobilier n'a pas redémarré

Les volumes restent faibles malgré des taux historiquement bas

Les volumes restent faibles malgré des taux historiquement bas - dr

Le courtier en crédit Empruntis.com a mis en lumière mardi le dynamisme « en trompe l’œil » d'un marché animé principalement par les rachats de prêts.

La baisse des taux immobiliers n’aura-t-elle servi à rien ? Le courtier en crédit Empruntis.com a battu en brèche mardi l’idée selon laquelle le niveau actuel des taux d’emprunt, historiquement bas, avait soutenu le marché immobilier.

« Les banques ont joué le jeu, elles ont prêté à des taux très bas, mais les acheteurs ne sont pas revenus pour autant, constate Maël Bernier, porte-parole du groupe. Affirmer le contraire et dire que le marché a redémarré relève de la méthode Coué ».

Les primo-accédants pénalisés

Sans surprise, les grands absents du cru 2013 sont les primo-accédants, qui ne représentent plus que 40 % des dossiers acceptés depuis six mois par les banques partenaires d’Empruntis, contre 60 % en 2010. « On se retrouve dans une situation comparable à celle de 2008, mais à l'époque, les taux étaient supérieurs de 2 points à ce qu'ils sont aujourd'hui », note Mme Bernier.

« Egarés par les annonces fiscales » du gouvernement, les investisseurs ont vu leur part ramenée de « 15 à 18 % » il y a trois ans à « 10 % environ » aujourd’hui. « La baisse des taux n’a profité qu’à ceux qui étaient déjà propriétaires, et qui en ont profité pour renégocier leur crédit ». Empruntis estime que sur les six derniers mois, les rachats de prêts ont représenté quelque 40 % de la production moyenne de crédit immobilier dans le pays.

Dans ce contexte, et même si la modération de l’OAT écarte une remontée forte des taux d’emprunt d’ici la fin de l’année, les perspectives ne sont guère encourageantes. Maël Bernier reprend : « Nous recevons beaucoup de demandes de simulation, mais quand nos commerciaux rappellent les prospects, rares sont ceux qui sont prêts à s’engager sur 20 ans alors qu’ils ne sont pas sûrs de conserver leur emploi et craignent qu’une nouvelle taxe ne viennent déstabiliser le marché dans quelques mois… C’est l’incertitude la plus totale ».

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Emmanuel Salbayre