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Le taux de refus des prêts immobiliers par les banques a doublé en un an

Hausse des refus de dossiers de prêts

Hausse des refus de dossiers de prêts - Lionel Bonaventure - AFP

Sandrine Allonier, directrice de la communication et porte-parole de Vousfinancer, constate une augmentation des refus de prêts actuellement. Elle déplore un marché du crédit à deux vitesses.

Les taux immobiliers ont légèrement baissé en juillet et restent proche de leurs plus bas historiques. L'Observatoire Crédit Logement/CSA constate que le taux moyen (toutes durées confondues) était de 1,25% en juillet, contre 1,29% en juin. Sandrine Allonier, directrice de la communication et porte-parole du courtier Vousfinancer, constatait d'ailleurs ce lundi sur le plateau de BFM Business qu'une "banque permet d'emprunter à moins de 1% sur 20 ans. Évidemment ce n'est que pour les meilleurs profils". Elle déplore "un marché qui se dessine à deux vitesses avec des taux très avantageux et des taux raisonnables pour des profils plus standards".

Sandrine Allonier raconte que le marché a été "très dynamique avant l'été en juin-juillet avec énormément de demandes". Mais qu'il y a de petites inquiétudes pour la rentrée avec le contexte économique. "On est tous attentiste avec l'annonce du plan de relance, des vagues de licenciements, et la fin du chômage partiel".

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Doublement du taux de refus

La directrice de la communication de Vousfinancer constate qu'en ce moment, "ça bouchonne sur les dossiers en cours. Pour avoir un accord de crédit, on a trois semaines à un mois d'attente. C'est beaucoup". Mais surtout, elle note qu'il y a souvent un refus. "Le taux de refus augmente un petit peu encore. C'est normal, on est sur la prudence des banques. Aujourd'hui, on a 11% des dossiers qui ne pourront pas aboutir (contre 5% l'année dernière)".

Pour Sandrine Allonier, tout n'est pas perdu: "Vu qu'elles ont baissé leurs taux, on a encore des banques qui sont en demande de clients. Les objectifs de production de crédits sont tout juste atteints". Mais elle ajoute: "Certaines banques ont encore des latitudes à prêter, d'autres n'en ont déjà plus. On risque de se retrouver en fin d'année avec des banques qui ne prêtent plus parce qu'elles ont (...) trop prêté au sortir du confinement".

Vers un assouplissement des règles?

Par ailleurs, "on a des banques qui sont plus agiles et avec qui on peut emprunter à 35%/38% (de taux d'endettement, NDLR) mais elles sont trop peu nombreuses. Les banques prêtent de façon moins risquée en demandant plus d'apport. Aujourd'hui il n'est plus possible d'emprunter sans apport. Quand il n'y a pas d'apport, il faut rester sur la location. Si on n'est pas à 15-20% d'apport ça sera un refus".

Le Haut Conseil de stabilité financière (HCSF) doit se réunir en septembre pour décider si les règles peuvent être assouplies ou non. Pour rappel, le HCSF recommande que les durées de crédit ne dépassent pas 25 ans. Par ailleurs, il souhaite que les remboursements ne représentent pas plus d’un tiers des revenus du ménage. Si ces recommandations ne sont pas contraignantes, elles sont globalement suivies par les banques. Les professionnels du secteur, comme Vousfinancer, demandent eux que ces recommandations soient assouplies, notamment en prenant en compte le reste à vivre des emprunteurs, ce qui permettrait de faire grimper le taux d'endettement maximum.

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