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Les prêts transférables n'ont plus le vent en poupe

Certaines banques suppriment le prêt transférable.

Certaines banques suppriment le prêt transférable. - Mychele Daniau - AFP

De nouvelles banques viennent d’annoncer la suppression de la possibilité de transférer leurs prêts immobiliers.

Du changement dans le secteur des prêts transférables, "cette option qui permet de conserver les conditions de taux, d’assurance emprunteur et de garanties prévues dans le prêt immobilier actuel pour l’acquisition d’une nouvelle résidence principale", selon une définition du courtier Credixia. En effet, de moins en moins de banques les acceptent.

En mai, le réseau de coutiers en crédits immobiliers VousFinancer.com constate que les taux immobiliers sont en baisse. Des replis de 0,10%, voire 0,20% pour certains dossiers. "Les taux de crédit retrouvent ainsi des niveaux proches des plus bas historiques ! Les taux moyens sont actuellement à 1,35 % sur 15 ans, 1,55 % sur 20 ans et 1,75 % sur 25 ans mais avec des taux planchers négociés à 0,80 % sur 15 ans, 1,12 % sur 20 ans et 1,35 % sur 25 ans pour les meilleurs profils", affirme le courtier.

Une option qui peut devenir coûteuse pour les banques

Un contexte particulier qui a amené deux banques, une nationale et une régionale, a annoncé la suppression de la transférabilité de leurs prêts immobiliers. "Cette option qui permet de conserver son prêt obtenu à des conditions attractives pour une future acquisition avec l’avantage de garder le taux de son crédit est désormais uniquement disponible dans une petite poignée de banques en ligne, banques régionales ou établissements spécialisés, mais pour combien de temps encore ?", s'interroge VousFinancer.com.

Car pour les banques, le pari n'est pas forcément gagnant. "Compte tenu du niveau actuel des taux et d’une éventuelle remontée des conditions de refinancement des banques à moyen ou long terme, cette option, avantageuse pour les emprunteurs, peut devenir coûteuse pour les banques, avec des marges qui pourraient devenir négatives sur ce type de crédit, faisant peser un vrai risque sur leur rentabilité", explique le courtier.

Sa porte-parole, Sandrine Allonier le confirme: "Avec une éventuelle remontée des taux des marchés financiers à moyen ou long terme, il est difficilement tenable pour une banque de s’engager à maintenir un taux de crédit très avantageux sur une future acquisition qui interviendra dans 7 à 10 ans… Les banques proposent actuellement des taux qu’elles maintiennent volontairement à un niveau bas pour relancer la dynamique du marché, mais si les taux de refinancement et taux d’emprunt d’État remontent, elles devront inévitablement répercuter ces hausses - au moins partiellement -, sur leurs taux de crédit afin de conserver leurs marges. Voilà pourquoi l’ère de la transférabilité des prêts est une ère quasi-révolue".

Pour les emprunteurs pour lesquels l’option de transférabilité est déjà inscrite dans l’offre de prêt qu’ils ont souscrit ces derniers mois ou années, cette clause pourra toute de même s’appliquer, sous certaines conditions, qui peuvent varier d’un établissement à l’autre.

  • • La vente et l’acquisition du nouveau bien doivent se faire dans un délai précisé par la banque (souvent inférieur à 6 mois mais en cas de relais, cela peut aller jusqu’à 1 an).
  • • L’achat doit être pour le même usage que le bien vendu (vente de la résidence principale et rachat de la résidence principale).
  • • La valeur du nouveau bien doit être supérieure au capital restant dû à transférer - Il ne doit pas y avoir eu d'incidents de paiement sur le prêt.
  • • L’organisme de caution, le cas échéant, doit accepter le transfert.
D. L.