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Les professionnels craignent des failles dans le PTZ+

L'ancien serait pénalisé

L'ancien serait pénalisé - dr

Après la découverte des modalités du nouveau prêt à taux zéro, le PTZ+, les banquiers et les promoteurs immobiliers font part de leurs doutes sur son application, dans sa mouture actuelle.

Les modalités de remboursement du PTZ+ seraient trop lourdes : « le différé de remboursement ne va pas, il est nettement moins favorable que l’actuel PTZ pour les logements supérieurs à deux pièces dans les zones les plus tendues, surtout l’Ile-de-France », a révélé aux Echos Guy Nafilyan, dirigeant de la société de promotion immobilière Kaufman & Broad. Le différé de remboursement de ce produit serait trop faible, « avec seulement 45 %du capital prêté dans le meilleur des cas. Un différé qui tombe vite à 15 % du prêt, puis 0 % », indique le quotidien.

Une cible manquée ?

Le but du nouveau PTZ était, selon Nicolas Sarkozy, de s’ouvrir aux classes moyennes, notamment par la suppression de la déductibilité des intérêts d’emprunt. Peine perdue ? « En l’état, le PTZ+ ne va intéresser qu’une seule typologie de clientèle : les revenus modestes achetant dans le neuf », résume Alain Dinin, dirigeant de Nexity. La mesure, saluée mardi dernier par la Fédération des promoteurs constructeurs (FPC), va faire l’objet de simulations de transactions par les professionnels, afin de « dresser la typologie des clientèles et des zones géographiques pénalisées par les modalités actuelles de remboursement du PTZ+ ».

L'Union des maisons françaises (UMF) avait déjà fait part des ses réserves sur le zonage du nouveau prêt, susceptible d'accentuer les différences : pour un couple avec enfant achetant dans la zone C, le montant du prêt pourra atteindre 134 000 euros, quand ce montant pourra être porté à 265 000 euros dans la zone A. « Si l’intention d’aider davantage en zone tendue, où l’accession est plus chère, est louable, la traduction sur le marché de ces zones tendues peut s’avérer redoutable au cas où l’offre, tétanisée par une offre foncière insuffisante, ne suivrait pas la demande ». Elle craint en outre une hausse des prix indirecte.

Léo Monégier