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Les taux restent bas mais les durées d'emprunt sont proches d'un record historique

Les taux poursuivent leur baisse.

Les taux poursuivent leur baisse. - Philippe Huguen - AFP

Les taux immobiliers s'affichent à 1,43% au troisième trimestre 2018, contre 1,45% par rapport au trimestre précédent, selon l'Observatoire Crédit Logement / CSA. En parallèle, la durée moyenne des crédits a progressé de 2 mois.

Depuis le début de l'année, les taux immobiliers poursuivent leur repli. Ils se sont établis à 1,43% au troisième trimestre, selon les chiffres de l'Observatoire Crédit Logement / CSA. Ils s'affichaient à 1,45% au deuxième trimestre et 1,48% au troisième trimestre.

"Les mois d'été sont habituellement propices à la stabilité des taux, les établissements bancaires profitant de la rentrée de septembre pour proposer leurs dernières offres commerciales de l'année, avant que le marché ne rentre en sommeil pour l'hiver", précise l'Observatoire. Et cette année ne fait pas exception. En septembre, les taux étaient à 1,43%, comme en juillet et en août. "Les taux d'intérêt réels (NDLR : une fois pris en compte l'inflation) n'ont jamais été aussi bas depuis le 1er choc pétrolier", affirme l'Observatoire Crédit Logement / CSA.

De fait, depuis juillet, les ménages empruntent à taux réels négatifs. Et en septembre, les prix à la consommation progressaient toujours de 2,2% sur un an, selon l'Insee.

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La durée s'allonge

Elément plus inquiétant : la durée de prêts, elle, ne cesse de progresser. Au troisième trimestre, elle était de 223 mois, contre 221 mois au deuxième trimestre et 218 mois au première trimestre. En septembre, elle a même atteint 225 mois (soit 18,75 ans) contre 223 mois en août et 222 mois en juillet. Après s'être allongée de 5 mois en 2017, cette durée moyenne a progressé de 6 mois supplémentaires depuis le début de l'année. Ainsi, "depuis le début des années 2014, les durées de prêts bancaires se sont accrues de 18 mois, retrouvant les niveaux élevés constatés au second semestre 2007 (224)". Le record historique a été enregistré en octobre 2007 avec une durée moyenne des crédits de 225,2 mois à l'époque.

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L'explication avancée par l'Observatoire pour justifier cette augmentation est que les établissements de crédit cherchent à "amortir les conséquences de la dégradation des soutiens publics sur la solvabilité des ménages modestes, dont les ménages en primo-accession qui ont pu réaliser leurs projets grâce à des prêts accordés sur des durées plus longues".

Le prêt à taux zéro (PTZ), ce dispositif qui permet d'acheter un logement si l'acquéreur n'a pas été propriétaire de sa résidence principale au cours des deux années précédant l'émission de l'offre de prêt, a subi un rétrécissement géographique dans le neuf. Jusqu’à la fin de l’année 2017, le PTZ était disponible sur l’ensemble du territoire, de la zone A à la zone C. Dorénavant, le PTZ pour l’achat d’un logement neuf est proposé dans les zones les plus tendues (A, A bis et B1) jusqu’en 2021. La zone C et la zone B2 sont également éligibles au dispositif, mais les acheteurs ne peuvent alors financer via le PTZ que 20% au maximum du coût de l’opération, contre 40% en 2017.

Le PTZ dans l’ancien avec travaux est lui uniquement possible en zones B2 et C. Le nombre de PTZ accordés devrait ainsi chuter de 25% cette année par rapport à 2017, selon les calculs du Crédit Foncier. En parallèle, l'APL accession a, elle, été supprimée. Il s'agissait d'une aide, versée par la CAF, pour les ménages à faibles revenus qui voulaient accéder à la propriété.

Diane Lacaze