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Les taux sont toujours aussi bas mais l'accès au crédit va se compliquer pour certains Français

Les taux de crédits immobiliers sont au plus bas

Les taux de crédits immobiliers sont au plus bas - Lionel Bonaventure - AFP

Maël Bernier, Directrice de la communication de Meilleurtaux, était l'invitée de BFM Business. Elle est revenue sur les taux de crédit et les conditions d'octroi.

Le taux moyen d'intérêt des crédits immobiliers en France s'est établi à 1,05% en juillet, selon le tableau de bord de l'observatoire Crédit Logement/CSA. Le taux moyen au deuxième trimestre 2021 était de 1,06%. Sur BFM Business, Maël Bernier, directrice de la communication de Meilleurtaux, explique que la principale raison de ces taux bas est "la politique de la BCE qui continue d'injecter des liquidités, qui continue de soutenir l'économie dans la zone euro par des taux très bas, avec des Etats et des banques qui empruntent également à des taux très bas. En bout de chaîne, vous avez le particulier qui bénéficie de taux de crédit immobilier extrêmement bas. On est entre 0,30 et 1,30% en fonction des dossiers et des durées".

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Des taux bas, qui évidemment, attirent des nouveaux profils. Nous notons un allongement de la durée moyenne des crédits immobiliers. Depuis le mois de décembre, elle a augmenté de 7 mois. "C'est évidemment un moyen de compenser l'augmentation des prix de l'immobilier puisque quand vous allongez la durée, vous empruntez un peu plus. Si vous avez une durée plus longue, vous avez un accès à la propriété plus jeune. Ceux qui empruntent sur des durées de 20 ou 25 ans sont les plus jeunes. On a un changement de mentalité qui s'opère avec une génération qui a moins de 30 ans et qui se tourne vers la propriété depuis le Covid alors que ce n'était pas le cas auparavant parce que la pierre reste la valeur refuge et parce qu'ils ont d'autres dépenses qui n'ont pas lieu", précise Maël Bernier.

Taux de défaut très faible

Dans le même temps, Maël Bernier souligne qu'il y a un taux de défaut extrêmement faible en France, nous sommes inférieurs à 1% sur les crédits immobiliers. "Tout simplement car l'octroi des crédits immobiliers a toujours été extrêmement prudent par les banques. Elles ont toujours été très vigilantes. Là-dessus, on est assez serein".

Mais cette dernière partie de l'année risque d'être plus compliquée. "Les banques ont reçu des recommandations de la banque de France, du HCSF. Déjà en 2019 puis en 2020. On leur a dit, il ne faut pas dépasser 35% d'endettement assurance comprise. Précédemment les banques regardaient le reste à vivre et considéraient que selon les revenus, selon les charges du ménage on pouvait augmenter un petit peu l'endettement", rappelle Maël Bernier. Les banques avaient droit de déroger un peu. Au premier semestre, elles ont dérogé à hauteur de 30% des dossiers, or elles ne devaient pas dépasser 20% des dossiers. "Les banques n'ont plus de marge de manœuvre pour déroger à ces conditions, du coup elles vont devoir les appliquer de manière très stricte. On sait déjà que la rentrée va être plus difficile avec des refus de prêt sur des catégories de gens qu'on aurait peut-être encore financé il y a 7-8 mois".

Maël Bernier conclut: "On va créer un fossé entre ceux qui peuvent épargner et les autres. Dans beaucoup de villes, gagner 3 fois le loyer ou 3 fois son remboursement de crédit, c'est à peu près la même chose. Ce qui est un peu choquant c'est de dire aux gens 'vous ne pouvez pas accéder au crédit parce que vous ne pouvez pas rentrer tout à fait dans les clous mais par contre vous pouvez continuer de payer un loyer'. Ce ne sont pas les plus aisés qui vont être pénalisés, ce sont les plus jeunes, les plus précaires".

Diane Lacaze