Livret A : Les chiffres de l'inflation militent pour un maintien de la rémunération

La semaine dernière, la ministre de l’Economie a indiqué à l’antenne d’Europe 1 que le taux de rémunération du livret A avait touché son plancher. Les derniers chiffres de l’inflation vont dans ce sens.

Depuis le mois de janvier, le taux du livret a été abaissé à trois reprises : de 1,5 point le 1er février, de 0,75 point le 1er mai et de 0,50 point supplémentaire le 1er août. Il est actuellement de 1,25 %, soit le niveau le plus faible jamais observé depuis la création du livret A, en 1818. Conformément à la règle entrée en vigueur en début d’année, la prochaine révision pourrait avoir lieu le 1er novembre prochain, en fonction des variations des prix à la consommation et des taux d'intérêt du marché interbancaire (Eonia, Euribor). Pourrait mais ne devrait pas. L’Insee a en effet révélé ce matin que son indice des prix à la consommation avait renoué avec la croissance en août, en hausse de 0,5 % sur un mois après une baisse de -0,4 % en juillet. Sur un an, la baisse n’est plus que de -0,2 %, contre un point bas à -0,7 % en juillet. Ce léger redressement, lié en grande partie au rebond des prix de l’énergie, exclut de fait une nouvelle baisse du taux de rémunération du livret A. Quant aux taux courts du marché interbancaire, « il est fort peu probable qu’ils bougent suffisamment pour influer sur le taux », commente Cyril Blesson, directeur de la recherche économique et institutionnelle chez Seeds Finance.

Les fans du placement préféré des Français devront encore patienter avant de voir la rémunération du livret A repartir à la hausse. « Il faudrait une inflation supérieure à 1 % pour justifier de remonter le taux », poursuit Cyril Blesson, et ce « dans le but de défendre la préservation du pouvoir d’achat des épargnants ».

E.S.