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Résiliation de l'assurance emprunteur : qui seront les grands gagnants?

La résiliation annuelle de l'assurance emprunteur a été validée

La résiliation annuelle de l'assurance emprunteur a été validée - Patrick Kovarik - AFP

Depuis le 1er janvier 2018, tous les emprunteurs ont la possibilité de changer d'assurance de prêt à chaque date d'anniversaire de leur contrat. Mais ont-ils vraiment intérêt à le faire? Selon un courtier en crédit, les grands gagnants seront surtout les jeunes.

Les emprunteurs se frottent les mains. Le Conseil constitutionnel vient de valider le principe d'une résiliation annuelle de l'assurance emprunteur. Ainsi, depuis le 1er janvier, tous ceux qui ont souscrit un crédit immobilier ont la possibilité de changer leur assurance de prêt à chaque date anniversaire de leur contrat, avec des milliers d'euros d'économies à la clé. Selon une récente étude, plus de la moitié envisage de faire jouer la concurrence en 2018.

Les banques, qui détiennent 80% du marché de l'assurance emprunteur, sont donc sur le qui-vive. "Après la vague de renégociations des taux de crédit, nous allons assister cette année à la renégociation de l’assurance de prêts, estime Sandrine Allonier, directrice des relations banques de Vousfinancer. "Dans certaines d'entre elles, plus d’un tiers du stock de contrats de prêts pourrait être concerné par la résiliation annuelle", précise le courtier en crédit.

Un rush qu'a effectivement constaté le site Magnolia.fr, spécialisé dans l'assurance emprunteur. "Depuis le 1er janvier, les demandes de renégociations ont quadruplé", confirme Astrid Cousin, porte-parole du comparateur en ligne Magnolia.fr.

Les jeunes ont tout à y gagner

Mais qui va le plus en profiter? "Les seuls qui ont vraiment intérêt à changer d'assurance sont essentiellement ceux ayant souscrit un crédit récemment -les jeunes notamment- car ce sont eux qui comparent le plus et pourront avoir une offre plus avantageuse. Il y a aussi ceux qui avaient des professions à risque, et qui ont depuis changé de métier, ou qui sont aujourd'hui guéris d'une maladie", souligne Sandrine Allonier.

Pour les autres, ce sera au cas par cas. "Les banques vont proposer des tarifs sur mesure, en fonction des profils", insiste de son côté Astrid Cousin. Une chose est sûre, elles vont tout faire pour garder leurs clients afin de préserver leurs marges, déjà affaiblies par des taux d'intérêt qui restent bas. En revanche, nombre d'emprunteurs n'auront d'autre choix que de résilier leur contrat et opter pour une assurance moins chère que celle proposée par leur banquier.

Face à cette baisse future de la rentabilité, certains établissements bancaires pourraient être tentés de relever leurs taux de crédit. Mais pas de quoi non plus s'affoler, car le marché des taux reste ultra-concurrentiel et le secteur a cette année des objectifs aussi élevés qu'en 2017. "Nous tablons sur une hausse, toutes choses égales par ailleurs, de 0,10% seulement alors même qu’on anticipait plutôt une stabilité des taux en ce début d’année", conclut Sandrine Allonier.

Julien Mouret