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Taux immobiliers : Les banques ne jouent plus le jeu

Frileuses, les banques ignorent la baisse de l'OAT, et pourraient relever leurs taux

Frileuses, les banques ignorent la baisse de l'OAT, et pourraient relever leurs taux - dr

Les taux des crédits habitat se sont stabilisés, en dépit de la forte baisse de l’OAT. Les courtiers en crédit pointent la méfiance des banques, et excluent tout assouplissement dans les prochaines semaines.

En moyenne, un ménage qui sollicite un emprunt immobilier d’une durée de quinze ans obtient aujourd’hui un taux de 4,05 %, identique à celui qu’il se serait vu proposer au début du mois de juin. Pas de changement, non plus, sur les durées plus longues, avec des taux moyens de 4,30 % à 20 ans et 4,45 % à 25 ans.

« Les banques n’ont pas modifié leurs barèmes durant l’été et n’ont donc pas répercuté la forte baisse des obligations assimilables du Trésor (OAT), qui sont passées d’un peu plus de 3,40 % à fin juin à 2,84 % au 31 août », commente le courtier Empruntis.com. Une situation « inhabituelle », les établissements de prêt répercutant d’ordinaire « quasi-immédiatement et systématiquement » les variations des taux longs dans leurs barèmes. Même étonnement chez AB Courtage, concurrent d’Empruntis, dont le directeur général, Ari Bitton, calcule que « le taux fixe à 15 ans […] aurait dû suivre la baisse de l’OAT et passer à 3,75 % », tandis que « celui de 20 ans aurait dû chuter de 4,30 à 3,90 % ».

Rigueur

Pourquoi les banques, qui avaient scrupuleusement suivi la remontée de l’OAT l’hiver dernier, ne jouent-elles pas le jeu ? « C’est simple, répond Ari Bitton, avec la crise économique et les plans de rigueur adoptés à la hâte dans toute l’Union européenne pour endiguer la chute des cours boursiers, l’indice de référence des taux fixes ne fait plus la loi ».

Difficile, dans ce cas, de faire des prévisions pour les semaines à venir… Dans un entretien à LaVieImmo.com, Sandrine Allonier, responsable des études économiques de Meilleurtaux.com, estimait fin août qu’il ne devrait pas y avoir « de véritable tendance de fond » sur le marché des taux immobiliers au cours des prochaines semaines, « chaque banque adoptant une stratégie propre, en fonction de l’état d’avancement de ses objectifs commerciaux, notamment ». De son côté, Ari Bitton exclut le scénario d’une baisse générale des taux. « Au mieux, ils resteront à leur niveau actuel. Voire, scénario moins réjouissant, ils augmenteront, probablement de 0,10 % en moyenne, dans le courant du mois de la rentrée ».

Emmanuel Salbayre